A Contre Courant
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Le forum de ceux qui n'aiment pas qu'une rivière coule toujours dans le même sens.
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -14%
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 ...
Voir le deal
799 €

 

 Viscérale de Rachid Djaïdani vue par Victor et Rootsine

Aller en bas 
AuteurMessage
Rootsine
Matelot
Rootsine


Masculin Nombre de messages : 27
Age : 33
Localisation : Sur le pont
Date d'inscription : 16/11/2007

Viscérale de Rachid Djaïdani vue par Victor et Rootsine Empty
MessageSujet: Viscérale de Rachid Djaïdani vue par Victor et Rootsine   Viscérale de Rachid Djaïdani vue par Victor et Rootsine Icon_minitimeJeu 29 Nov - 23:53

Viscéral de Rachid DJAÏDANI

Auteur, scénariste et acteur Rachid DJAÏDANI est un écrivain au parcours atypique, d’origine Algero-Soudanaise ce jeune Français « s’exprime » (comme il le dit) dans un premier temps par le « noble art » (comprenez la boxe), il sera également maçon et plâtrier plaquiste ce qui lui apportera sans doute une certaine forme de maturité et d’expérience de la vie. Se revendiquant « auteur hip-hop » et ne supportant pas l’étiquette « d’écrivain de banlieue » Rachid veut être le porte-parole d’une cause dont tout le monde parle sauf ceux qui la vive : la cité. Bien sur le talent ne s’arrête pas à la contestation d’un système qu’il ne supporte pas. Son écriture aussi efficace qu’un sample de « La Caution », il décrit dans ce troisième roman la réalité des banlieues où l’on montre que l’on s’aime en donnant des claques, des petits coups de poing et d’autres messages tactiles du genre. Ayant grandi dans cette ambiance de seringues dans le bac à sable, de cages d’escaliers et de tags « La France nous baise sans jamais nous dire je t’aime », Rachid évoque aussi les « 10 commandements » qui régissent le fonctionnement de toutes les cités dont le premier pourrait être « Tu ne toucheras pas la sœur de ton pote ». Seul inconvénient, Lies (le héros) va tomber amoureux de Shéhérazade la sœur de Teddy, son pote. « C’est son destin ». Mais Loudefi ne compte pas le laisser prendre sa belle.

Un sourire de bonne foi, un bonheur débordant et une paire de baskets.
De ses pieds à sa coupe de cheveux, Rachid Djaïdani dégage un bien être et une personnalité curieusement intéressante.
Il sait mettre à l’aise et calmer son jeune auditoire dès les trois coups de brigadier.
Proche de son public et heureux d’être écouté, il joue d’initiatives farfelues mais non moins charmantes, comme une minute de silence pour en apprécier le calme, une accolade fraternelle pour un lycéen curieux ou le plaisir de la conférence couché sur un bureau.
Jonglant d’un vocabulaire soutenu à celui de la rue, l’écrivain « Pixel caramel » affiche une plume coulée à même le béton.
Ne cachant pas ses difficultés, l’autodidacte à la courte scolarité interroge les lycéens captivés sur la présence d’une liaison ou l’orthographe de certains mots à l’instant des dédicaces.
C’est avec délice et plaisir qu’il répond à nos questions.

Entretien avec Rachid DJAÏDANI :

Pourquoi écrivez-vous ?

J’écris parce que c’est avant tout un acte militant et puis parce que quand on s’est tu on est mort. A la base j’ai écrit mon premier livre sans penser que ça en deviendrait un, pour moi c’était un scénario et puis la vie a fait qu’il a été édité en tant que roman. L’écriture est pour moi une souffrance, une torture, j’ai mis trois ans à écrire Viscérale et ce fut trois ans de combat entre moi et moi. Il faut que ça prenne aux tripes car le plus difficile ce n’est pas de commencer à écrire mais de finir.

A 33 ans et déjà trois livres au compteur vivez-vous de votre plume ?

Malgré le succès de BoumKoeur en 99 et les deux autres livres qui ont suivi on ne vit pas de l’écriture on vit avec l’écriture.

Dans quel état d’esprit vous trouviez vous lors de l’écriture du roman ?

Dans un état de révolte même si maintenant j’habite à Paris et que je l’ai écrit là bas.


Peut-on dire que c’est un roman autobiographique ?

Viscéral ne raconte pas ma vie. A chaque livre les gens me demandent ça. Dans Boomkoeur le héros perd un pouce et tout le monde regardait mes mains. Mais ce n’est pas autobiographique.

Pourtant on retrouve certains passages de votre vie dans le livre comme le fait que vous avez été boxeur ou encore que vous avez interprété Willy dans la série « Police District » ?

En effet je m’inspire de certains moments de ma vie c’est indéniable, mais je ne suis pas Lies et Viscéral reste un roman avec la réalité de la vie des banlieues mais ça reste une fixion. Je ne me sers pas de la vie de mes amis pour écrire.

Vous avez joué dans « Ma 6T va cracker », dans « la Haine », puis dans « Police District », ça n’a pas été difficile de passer de rôles de « loulou » a un rôle de policier ?

Ce fut extrêmement dur de rentrer dans le personnage, mais j’y suis arrivé avec l’aide de l’équipe.

Vos amis vous ont ils soutenu lors de votre création ?

Tu sais un jour je boxais contre un mec, je me prenais des droites dans la bouche bref, j’ai perdu le combat et après le match mes potes viennent me voir et me disent « vas-y ce que t’as mangé, tu t’es fait déchirer, t’es une baltringue la vie de ma mère ». Tu vois c’est ça la cité y’a pas de « ouais c’est bien, c’est pas grave, t’as bien boxé, l’essentiel c’est de participer », alors non au début mes potes ne m’ont pas soutenu

Y’a-t-il un lien entre les titres de vos romans qui sont tous en rapport avec le corps et le fait que vous êtes acteur où l’on doit s’exprimer avec son corps ?

Ah, vous venez de mettre le doigt sur une chose à laquelle je n’avais pas pensé, peut être.

Vous écrivez en ce moment ?
Non pas pour le moment même si je pense à des trucs. J’aimerais partir à New York pour écrire le prochain roman.

Que pensent vos parents de votre travail ?

Mon père ne sait ni lire ni écrire, et ma mère je l’ai dissuadée d’aller voir un film où je devais dire des insultes. Un jour j’ai joué un rôle de « loulou » (comprenez petit loubard) où je dealais, mon père a vu le film et m’a dit : « mon fils, tu deal ? » alors je lui ai répondu que non il me dit qu’il m’a vu à la télé et qu’il ne voulait plus de ça. Il n’avait pas mis de barrière entre la télé et la réalité. J’ai une certaine pudeur sur ça. C’est un sentiment bizarre de se dire que j’écris et qu’ils ne sauront jamais de quoi ça parle.

(Propos recueilli par Victor et Rootsine le 20/11/2007 à la médiathèque de Mâcon)

J'me suis juste permis de faire un peu de mise en page ... ^^
Nihi
Revenir en haut Aller en bas
Rootsine
Matelot
Rootsine


Masculin Nombre de messages : 27
Age : 33
Localisation : Sur le pont
Date d'inscription : 16/11/2007

Viscérale de Rachid Djaïdani vue par Victor et Rootsine Empty
MessageSujet: Re: Viscérale de Rachid Djaïdani vue par Victor et Rootsine   Viscérale de Rachid Djaïdani vue par Victor et Rootsine Icon_minitimeVen 30 Nov - 0:15

Rachid Djaïdani

Viscérale de Rachid Djaïdani vue par Victor et Rootsine Rachiddjadanizg8
Revenir en haut Aller en bas
 
Viscérale de Rachid Djaïdani vue par Victor et Rootsine
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Voguer ? La Rootsine quoi !

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
A Contre Courant :: Le Rivage des Arts :: Parchemins & Contes-
Sauter vers: